Étude sur le Cancer de la vessie des reins et de la prostate: le Cannabis protège

L'étude baptisée "Association between cannabis use with urological cancers: A population-based cohort study and a mendelian randomization study in the UK Biobank" explore la relation potentielle entre la consommation de cannabis et le risque de développer des cancers urologiques. On parle des cancers des reins de la vessie et de la prostate en particulier.

Cette étude utilise une approche en deux volets, combinant une étude de cohorte basée sur la population et une étude de randomisation mendélienne, afin de mieux comprendre l'impact du cannabis sur ces types de cancers. 


Le cannabis est l'une des substances les plus couramment utilisées dans le monde, son utilisation récréative et médicale continue de susciter un intérêt considérable. 

Cependant, des préoccupations ont été soulevées quant à son potentiel d'augmentation du risque de cancer, en particulier de cancers urologiques tels que le cancer de la vessie, le cancer de la prostate et le cancer du rein. Cette étude cherche à examiner de manière approfondie et basée sur des preuves si une association existe réellement entre la consommation de cannabis et ces types de cancer.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35975633/https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35975633/

I. Méthodologie

A. Étude de cohorte basée sur la population

Dans la première partie de l'étude, les chercheurs ont utilisé les données de la UK Biobank, une ressource de recherche importante qui rassemble des informations sur la santé de plus de 500 000 participants du Royaume-Uni. Ils ont identifié les participants qui avaient déclaré avoir utilisé du cannabis à un moment donné de leur vie et ont ensuite suivi leur évolution médicale sur une période de plusieurs années pour déterminer si ces individus présentaient un risque accru de développer des cancers urologiques.

B. Étude de randomisation mendélienne

La deuxième partie de l'étude a utilisé une approche de randomisation mendélienne, une technique génétique avancée qui permet de mieux évaluer les relations de cause à effet entre un facteur exposant (dans ce cas, la consommation de cannabis) et un résultat (les cancers urologiques). Les chercheurs ont analysé les variations génétiques liées à la consommation de cannabis chez un échantillon de la population. Ils ont ensuite examiné si ces variations génétiques étaient également associées à un risque accru de cancers urologiques. Cette méthode permet de minimiser les biais liés à la corrélation entre la consommation de cannabis et d'autres facteurs de risque potentiels.

II. Résultats

A. Étude de cohorte basée sur la population

Les résultats de l'étude de cohorte ont montré une association positive entre la consommation de cannabis et le risque de développer des cancers urologiques. Les participants qui avaient utilisé du cannabis avaient un risque légèrement accru de cancer de la vessie, de cancer de la prostate et de cancer du rein par rapport à ceux qui n'avaient jamais utilisé de cannabis. Cependant, il convient de noter que ces augmentations de risque étaient modestes et ne constituaient pas une preuve définitive d'une relation de cause à effet.

B. Étude de randomisation mendélienne

L'approche de randomisation mendélienne a donné des résultats plus nuancés. Les variations génétiques liées à la consommation de cannabis n'étaient pas clairement associées à un risque accru de cancers urologiques. Cela suggère que la relation observée dans l'étude de cohorte basée sur la population pourrait être influencée par d'autres facteurs, tels que le tabagisme ou d'autres comportements de santé.

IV. Discussion

Les résultats de cette étude apportent des informations importantes sur la relation potentielle entre la consommation de cannabis et les cancers urologiques. Cependant, il est essentiel de noter plusieurs points clés lors de l'interprétation de ces résultats.

A. Limitations de l'étude

Toute étude de cette nature comporte des limites. Dans le cas de l'étude de cohorte basée sur la population, il existe un risque de biais de sélection, car les personnes qui utilisent du cannabis peuvent présenter d'autres comportements ou caractéristiques de santé qui influencent leur risque de cancer. De plus, la quantité et la fréquence de la consommation de cannabis n'ont pas été prises en compte, ce qui aurait pu avoir un impact sur les résultats.

Dans l'étude de randomisation mendélienne, bien que cette approche minimise les biais de confusion, elle repose sur l'hypothèse que les variations génétiques influençant la consommation de cannabis sont indépendantes de tout autre facteur de risque de cancer urologique. 

Cette hypothèse peut ne pas être totalement valide, ce qui pourrait expliquer les différences entre les résultats des deux parties de l'étude.

B. Implications pour la santé publique

Les résultats de cette étude suggèrent que la relation entre la consommation de cannabis et les cancers urologiques est complexe et pourrait être influencée par divers facteurs. Les augmentations de risque observées dans l'étude de cohorte basée sur la population étaient modestes, ce qui signifie que, même si une association existe, d'autres facteurs de risque, tels que le tabagisme ou l'hérédité, peuvent jouer un rôle plus important dans le développement de ces cancers.

Cependant, il est important de noter que la consommation de cannabis comporte d'autres risques potentiels pour la santé, notamment des effets sur la fonction cognitive, la santé mentale et la conduite automobile. Par conséquent, les individus qui utilisent du cannabis doivent être informés de ces risques et prendre des décisions éclairées en matière de consommation.

D. Besoins de recherche futurs

Cette étude souligne également la nécessité de mener des recherches supplémentaires pour mieux comprendre la relation entre le cannabis et les cancers urologiques. Des études futures pourraient examiner plus en détail les différents modes de consommation de cannabis, la durée de l'exposition et d'autres facteurs de risque potentiels. 

De plus, la recherche génétique pourrait aider à identifier les mécanismes biologiques sous-jacents à cette relation.


L'étude apporte des éclaircissements sur la relation complexe entre la consommation de cannabis et les cancers urologiques.

Bien que des associations aient été observées, les augmentations de risque étaient modestes et les résultats de l'étude de randomisation mendélienne ne confirmaient pas clairement ces résultats. Cela souligne l'importance de poursuivre la recherche pour mieux comprendre cette relation et ses mécanismes sous-jacents.

En attendant, il est essentiel d'informer le public sur les risques potentiels de la consommation de cannabis pour la santé et d'encourager des choix éclairés en matière de consommation.